dimanche 21 novembre 2010

ABYSSE

La dernière fois : À Salinas, Bonnita Troccoli & Gwyneth Bison ont fait la lessive, vu un concert de Mexabilly et une parade célébrant 100 ans de Rodéo. Nous les retrouvons au moment où ils s'apprêtent à quitter la ville.

Ce matin-là, on a laissé les lits géants de l'Economy Inn :

on est passés devant un marchand de carpet qui se prend pour une pizzeria :

et on a filé vers l'internet café de Salinas pour s'inscrire sur le site de Couch-Surfing.com. On espérait trouver quelqu'un qui nous héberge à San Francisco. La rue principale de Salinas était déserte. Devant le cybercafé, il y avait comme un congrès de clochards, qui assis au soleil en train de lire un livre, qui passant et repassant en taxant des clopes aux passants.

Pour information, le couch-surfing, c'est un peu la même chose que le co-voiturage mais pour les canapés. Sauf que, à la différence du co-voiturage, le couch-surfing semble être soutenu par un genre d'idéologie. Le slogan du site : Participate in Creating a Better World. L'idée générale est celle d'un grand partage de canapé (couch) qui irait au-delà du simple canapé pour insister sur le partage, un truc fait pour que les gens se rencontrent. Bonnita Troccoli voulait vraiment tenter l'expérience, mais moi, ce machin, je l'ai jamais senti. La rencontre obligatoire et aléatoire d'un être humain alors qu'on cherche surtout un canapé, ça me faisait chier. Mais Bonnita a insisté, alors on s'est inscrits sur le site vite-fait, on a dit à neuf personnes différentes (Kevin Cross, Ted Curtis, Tony Mæki, MJ De La Cruz, Eryn Murphy, Maria Gonzales, Kay Stegner, Hike Crazy, Jay Walsh (ces noms sont réels)) : on cherche une piaule pour ce soir à San Francisco et on a pris la route des artichauts :

pour rejoindre San Francisco.

Au bout d'un moment, on s'est approchés de la Silicon Valley (qui héberge SMT, Splunk.com, Riverbed, KWE, Hitachi, PrincetonOne, Neustar, Semicon, KSI, Keynote, Ogis, ORACLE, Saba, Qualys, NComputing, Monosphere, Versant, Chrystal Technology.Inc, LUMINESCENT, TrustNet, Rohm, TeraRecon,Inc., FabriNet, Yahoo!, Texas Instruments, Pixim, Halo, Guzik, Aerielle, AMCC, SonicWall, Serus, Menlo, Sap, Tibco, Hewlett Packard, Aricent, Google, Toyota, Tokyo Electron, CITRIX, Foundry Network, Quadrant Technology, Quova, Loadstar, Alcatel Lucent, Hula network, BMC software, Cavium Network, Central Computers, Northrop Grumman, Open It, Maxim, National Semiconductor, HCL, SpreadTrum, Access, UMC, AMD, Fab, Fujitsu, Tecdia, Blue Pearl Software, Olympus, Azbil, Zoran, EXTREME, Uniquify, Hunter Technonlogy, Gess International, NI, Ansoft, Freescale, DeviceNet, HRS, Adomo, Mitsui ComTek Corp., Mikasa Shoji Co.LTD, Leaf Moon Arts, Ricoh, Adomo, Zend, OnStore, IPextreme, Groupware, Analogix, Tellabs, Xilinx, Amalfi Semiconductor, Trestria, Battallia Winston, Rainmaker, Harbor Electronics,Inc., CELEBRITY, Fly San Jose, NSG, Bay Area Internet Solution, Adobe, TheTech, Embedded Systems Conferences, Semiconductor Tooling, SER, San Jose State University, Streakwave, LE, Western Components, IDT, NJR Corporation, Semi, SuperMicro, SMIC, Fuji Electric, Uniquify, JTP, LeafSystems, Harbor Electronics, Inc., Cirexx, HNL,ChipMOS, Fairchild, NetXen, Itochu, Intel, Vishay, Applied Materials, Metron, QuantumClean, Flash, BellMicro, Airgard, TRDA, NXP, Itochu, Covansys, VeriSilicon, Great America, KLA Tencor, SUPER*TALENT, Devcon, SiliconMotion, Analog Devices, Advantage Logistics, ARC, Cisco, Namics, Opsource, Yamaichi electronics, Infineon, Tok America, NewSoft, Array, Advantech, Chartered, Future, SCT, RedBack, Novellus, Volterra,, Linear, MetalFX, ExpressExchange, BASF, Bit Micro, AeA, OneSpin, DSL, Silicon Clocks, Silicon Maps, Aloha, ETS, Feast Software, Sybase, NetXperts, Sybase, SECURE computing, NeoPost, Team Inc., Mil-Ram, Adax, Metavante, Deweyl, VERIFIC, EETimes, UC Berkley, UBIQUITI) et on a écouté Computer Blue de Prince :



On chantait, on hurlait presque, sous le soleil et sur l'autoroute, et on est passés à Little Red Corvette :



et on chantait encore, on chantait toutes les chansons de Prince que j'avais mises sur un Cd, en fumant, en regardant par la fenêtre, en tapant sur le tableau de bord, en mangeant des chamallows et en disant : ah celle-là je l'adore putain, little red crevette, tu vas trop vite pour moi. Un peu plus tard on a traversé une ville qui est un golf qui est une ville :


on a pic-niqué sur une plage en finissant une bouteille de vin, et on a repris la route des artichauts :


jusqu'à ce qu'on arrive dans de nouvelles montagnes :


et qu'on croise des immeubles importés des Sables-d'Olonnes :


Enfin, on est arrivés, je ne sais comment, à Castro, le quartier gay de San Francisco. On a croisé quelques cuir-moustache + des femmes qui sont des hommes qui aiment les femmes et des hommes qui sont des femmes qui aiment les hommes + un joli cinéma qui programmait E.T et une comédie musicale des années 20 et un film porno féministe, et, tout à coup, à un coin de rue, en plein soleil, on a vu un embouteillage de poussettes ( je vous jure ( hélas je n'ai pas su saisir l'instant (en photo)). On a tourné un peu dans le quartier balisé avec fierté :


On a vu des maisons colorées :


Un lampadaire un mur saumon et un palmier :


Un château hanté avec une tête de pizza ratée :


Une fresque :


Des grandes, très grandes rues :


Une maison rose et un arbre noir :


Un compteur électrique décoré :

Et une maison mauve :

Puis, on a été voir si quelqu'un nous avait répondu (7$ la demi-heure (du crime organisé)) dans un genre de cybercentre à photocopies et refus (i'm in brazil rigth now), refus (j'ai déjà un surfeur de canapé sur mon canapé), refus (un type (Jon Hike Crazy) qui, après avoir précisé qu'il ne pourrait pas nous recevoir, nous as écrit un long mail pour nous expliquer les usages de la "communauté" : il faut absolument bien se présenter, expliquer sa démarche, faire montre d'une belle et intéressante personnalité en remplissant à fond son profil, préciser son niveau en anglais et dans d'autres langues (tous se disent " expert " de leur langue maternelle), ajouter quelques photos qui synthétiseraient votre " univers" ainsi qu'un portrait de vous, surtout ne jamais, jamais, commencer son message par un terme générique (sic.) tel que Hi ! ou Hey There!, connaitre les références de ceux à qui l'on s'adresse, et de conclure (le type en question (Jon Hike Crazy)) : je reçoit 5 à 10 messages pas jour (une fois j'en ai même reçu 20). Je ne sais pas si vous envoyez le même message à tout le monde, mais comme je fait partie de CS (CouchSurfing.com) pour le plaisir, je recherche surtout des gens qui ont au moins fait l'effort de lire mon Profil et qui le montrent dans leurs messages. Si vous pensez que cet e-mail est une méprise, ne vous gênez pas pour me prouver le contraire, bonne chance, amusez-vous bien à SF, Jon. Là, j'ai dit à Bonnita : ce truc est une secte. Mais, enfin, alors qu'on n'y croyait plus, du possible est apparu : Ted Curtis, qui fait de la plongée sous-marine sur la photo de son profil, nous as donné son numéro de téléphone en nous invitant à le contacter.

Tout de suite, j'ai eu un mauvais pressentiment (dans son mail, Ted-scaphandrier précisait : j'espère que vous allez m'appeler même si vous avez trouvé un autre canapé ou que vous avez décidé de prendre un hôtel, et je me suis dit, lui, il veut se faire des copains et nous on aura pas le temps de devenir ses copains et comme ça, on court à la catastrophe). Mais Bonnita m'a dit : on l'appelle ? et j'ai dit pourquoi pas ? Avant de passer le coup de fil, on s'est baladé rapidement dans Mission (un quartier branché-fauché de SF (un Belleville XXL si l'on veut)), on a croisé une libraire ouverte toute la nuit, sept jours sur sept, et dans une friperie, j'ai acheté une chemise de cow-boy avec des épaules recouvertes d'un tissu aux motifs proches de ceux d'une petite culotte (petites fleurs blanches&rouges sur fond bleu marine). Puis on a mangé un cheese au pied de cette enseigne :


et on a fini par passer le coup de fil en question :

qui a duré un bon quart d'heure parce que Ted a tenu à me préciser tout un tas de choses. Il fait du couch-surfing depuis vingt ans. Autrefois, il avait une grande, très grande maison à Berkley. Il accueillait plein de monde dans sa maison (en regardant passer une chrysler bleue électrique remplit de quatre chicanos fumant (probablement) des lianes, j'imagine une mansion géante :

victorienne, ensoleillé, remplit de jeunes jouant de la guitare sous acide (ou pas) et Bonnita Troccoli me jette un regard qu'est-ce qui se passe ? et je lui dit attends-attends en secouant la main). Quand il a changé de travail (il est aujourd'hui administrateur de théâtre) il a déménagé. Il est toujours prêt à aider de nouveaux couch-surfeurs, surtout s'il y a urgence. Mais il voudrait nous prévenir. Aujourd'hui, il habite dans un appartement de 20 m2, (moi) ah..., (lui) c'est comme dans une auberge, avec cuisine et douche sur le pallier, (moi) eh bien ce n'est pas un problème, on vient de faire deux semaines de camping, la douche et la cuisine sur le pallier, ça ne nous fait pas peur, (lui) mais je dois aussi vous dire qu'il n'y a qu'un lit et, je sais que c'est un peu particulier, mais lorsqu'il s'agit d'un couple, je demande que le garçon dorme avec moi et pour la fille j'ai un lit pliant militaire, (moi) euh…ouais-bon-ben-okay, ça nous dépanne de toute façon, let's do it, it's fine, alors où est-ce qu'on se retrouve ? (lui) je vais bientôt sortir du travail et d'habitude, je vais boire une bière aux White Horse, un pub downtown — ce qu'il y a de bien là-bas, c'est que pour l'achat d'une bière on vous offre un hot-dog gratuit, il a dit, en riant bizarrement, comme s'il me mettait dans la confidence, (moi) ah, euh, chouette... — mais c'est où ? et de me donner l'adresse et de m'expliquer (longuement) où se garer dans le quartier — c'est pratiquement impossible de se garer dans le quartier — jusqu'à ce que je raccroche et que je raconte tout ça à Bonnita Troccoli, en lui disant, bon, ben, chais pas … toi, tu vas dormir sur un lit de camp :

et moi je vais dormir avec Ted Cousteau.

Ensuite, on a encore un peu zoné dans Mission, aperçu deux ou trois crackheads sortant d'un hôtel borgne et fuyant le soleil comme des striges, puis on est partis downtown, et on a cherché une place, cherché une place, cherché une place, jusqu'à ce qu'on soit en retard et qu'on décide, vas-y, on passe rapide au White Horse pour dire à Ted le Dauphin : attends deux secondes, on cherche une place, cherche une place, cherche une place. B.T. s'est garée en face du W.H. sur une place livraison et j'ai filé voir le Ted, qui était accoudé au comptoir de ce bar sombre et désert (dehors, il faisait super beau), mangeant son hot-dog gratuit au choux, à la moutarde et au ketchup en buvant sa bière payante. J'ai dit bonjour, je suis Gwyneth Bison, on n'arrive pas à trouver de place, on arrive, attends deux secondes. Et je suis reparti.

En remontant dans la voiture, j'ai dit à Bonnita, Bonnita, c'est connu que le tourisme fait ressortir la pire partie de nous-même, je suis d'accord, il faut lutter contre ça, c'est nul, ça fait chier, everybody hates a tourist, mais là, moi, je peux pas, je peux pas, je peux pas passer ma première soirée à San Francisco avec ce type, je peux pas, ça me déprime complètement, je vois ça d'ici : alors comme ça, t'es administrateur de théâtre... c'est impossible, en plus, je dois dormir avec lui, et le type à l'air d'un vieux dép, et bon, je m'en fous, mais il a l'air d'un vieux dép triste, je sais c'est horrible, mais je peux pas, c'est impossible, il va falloir qu'on discute avec lui, c'est obligé, il va falloir qu'on discute pendant des plombes avec lui, et apnée, dans le dictionnaire, ça veut dire : suspension volontaire ou non de la respiration, tu vois ce que je veux dire ? ce truc de couch-surfing, c'est naze à chier dans notre situation de touriste-passant-rapide, c'est pas du tout un simple échange de canapé, t'arrives pas chez les gens comme ça, je-jette-mon-sac-sur-ton-lit-et-je-vais-voir-la-ville, c'est malpoli, il y a des règles entre les êtres humains, d'autant plus que ceux-là —d'êtres humains— précisément, veulent "participer à la création d'un monde meilleur" et qu'ils sont tous "expert" de leur propre langue, mais moi, je veux pas passer la première soirée de ma vie à San Francisco à manger des hot-dog gratuits avec Ted l'Homme-Grenouille, c'est impossible, tant pis, on se prend un hôtel, on fera plus de camping plus tard, je te jure, t'as pas vu sa tronche, le mec à l'air triste comme c'est pas permis, je te dis qu'il veut se faire des copains, et dormir avec Ted l'Expert de sa Langue, moi, ça me (… ) ok, ok, ok a dit Bonnita Troccoli en faisant crisser ses pneus et en manquant d'écraser un gardien de parking qui retournait, café dans une tasse en polystyrène à la main, garder son parking.

Deux blocks plus loin, juste au-dessus du Tenderloin (un autre quartier de SF), on a trouvé une auberge de jeunesse, et on a pris une chambre et on a jeté nos sacs sur le lit superposé, et je suis reparti chercher une cabine téléphonique, que j'ai trouvée au fond d'un couloir de métro, et j'ai appellé Ted pour l'abandonner lâchement. Je lui ai dit : ok, on a trouvé une chambre d'hôtel pour un prix raisonnable, c'est plus simple comme ça, désolé pour tout le bordel, et Ted a dit "ah" d'un air à vouloir poursuivre la conversation et j'ai dit bon, allez, salut.

Une heure plus tard, on a filé à Mission, on a bu des bières avec un anglais-hindou inscrit par ses parents à six ans sur la liste de la lotterie Green Card et qui a gagné le gros lot à 18 ans et qui vit à SF depuis 10 ans + deux autres anglais qui nous ont parlé d'une fête techno ce soir, là-bas, je sais pas où, et on s'est dit tiens pourquoi pas, puis on a traîné dans la librairie ouverte toute la nuit puis on a été manger une pizza et on est tombés sur une Brésilienne dépitée par la coupe du monde et un Israëlien glorifiant la taille monumentale des pizza américaines et un Marseillais paysagiste qui fait des jardins en Amérique et un barman de Toulouse beau gosse aventurier à cheveux longs et un rebeu qui vit là depuis 15 ans et qui se présente comme le roi de la fête franscicaine qui connaît tout le monde dans la rue et qui ne veut plus jamais entendre parler de la France et tout ce petit monde nous as embarqués dans une fête dubstep où on a dansé jusqu'à 3 heures du matin, avant de repartir downtown chercher une place, chercher une place, chercher une place, jusqu'à échouer dans un parking du Tenderloin dont le gardien hindou et hirsute était tout simplement armé d'un 357 magnum (en tout cas, c'était indiqué comme ça sur une grande affiche collée devant son bureau) et d'un molosse noir et feu, grondant en continu comme un frigo cassé. On a déposé la voiture pour 13 $ la nuit et on est partis à pied retrouver l'auberge de jeunesse.

Ici, à San Francisco, dans le Tenderloin, à 3 heures du matin, il y avait une atmosphère de gueules cassées par le crack et les groupes de trente gorgones terrifiantes, toutes noires ou presque, fuyaient même la lumière des lampadaires et semblaient ramper comme des centaines de goules, dégouliner comme des créatures de cryptozoologie, fondre littéralement un peu partout dans chaque fissure sombre de ce quartier pourri la nuit, friqué le jour, et je me suis mis devant Bonnita et j'ai gonflé mon torse du mieux que je pouvais en marchant droit comme un keuf, en la tirant par la main comme si c'était une pute que j'avais décidé de sauver des griffes d' Alberto, le maquereau de Malemort qui a une bite longue comme un couteau de boucher, et elle m'a dit : mais-attends-attends-attends, parce que je dérapais des semelles en essayant d'afficher l'air sérieux de quelqu'un qui sait exactement où il va, mais que je l'oubliais à moitié en chemin comme un héros merdeux ou un flic lâche ou je ne sais pas quoi.

Le lendemain,12 juillet 2010.

En me réveillant, Dieu sait pourquoi, j'avais ce jeu de mot en tête : Science Francisco. Aujourd'hui, on fait tourisme de vrais touristes : on va voir la ville. Pendant que Bonnita petit-déjeunait de Fruit Loops en compagnie d'un Allemand, de deux Polonais, d'un Russe, d'une Italienne, de deux Irlandaises et d'un couple d'Anglais qui avaient adoré Las Vegas, j'ai relevé mes mails rapidement. Ted m'avait écrit. Il disait : i'm sorry you didn't care to meet with me, enjoy your trip in SF. Je me suis senti comme une merde et je me suis dit merde-bouh-tu-fait-chier-la-grenouille et on est parti voir Chinatown (mais avant, on a cherché une place cherché une place cherché une place pour la voiture en montant et descendant les routes de SF :


et on a fini par la laisser dans un parking qui avait un mur comme ça :

Alors Chinatown, c'est comme on se l'imagine : il y a des boules rouges et des immeubles verts :


de complexes dorures :


de jaillissantes pointes de béton :


un drapeau américain :


des bestioles stupéfaites :


des gamines gloussantes* :

*(je crois savoir que les Chinois de SF ont été très influencés par les Black Panthers d'Oakland, la ville juste en face)

des chaloupes-bus-baleinière :


et des néons au plafond :


Ensuite on a pris le bus :

et au moment où on allait descendre du bus, une femme d'une soixantaine d'années s'est mise à hurler mais je n'ai pas vu le destinataire de ses hurlements. Elle est descendue en même temps que nous en continuant à hurler et elle a fini par exploser sa canne contre l'abri-bus en gueulant toujours. Bonnita a dit : "c'est triste, il y a quelque chose de triste dans cette ville" et on est arrivés en face d'Alcatraz :


sur le port de SF, où il y a un resto qui s'appelle Boudin :


une complexe enseigne pour les ferry :


et des mains oranges :

Ensuite, on a filé vers Haight-Ashbury, le quartier où les Diggers , il y a maintenant 40 ans, ont défié les propriétaires-marchands de sommeil, défié les lois, défié tout un tas de choses pour reprendre tout ce dont on les avait dépossédés (par ex : ils volaient des tonnes de bouffe et organisaient des repas géants dans ce quartier à l'époque bien pourri). Eh bien, le Emmet Grogan :


c'est pas des bonds mais du trampoline qu'il doit faire dans sa tombe parce que son quartier, c'est devenu une blague qui a les jambes qui lui sortent des fenêtres :

un mixte de Carnaby Street et de Saint-Michel, où l'on vend mille et mille boucles d'oreilles, nike-van's-adidas en modèle unique, encens, shiloms, pipes à eau, et tout un fatras commercialo-contestataire qui côtoie des mansions :


repeintes très régulièrement :


[ Le proverbe du jour : si la merde valait quelque chose, les pauvres cons naitraient sans trou du cul]

Bref, Haight-Ashbury est aujourd'hui un coin qui nous a sembler vraiment déprimant et on s'est enfuis rapidement à travers un parc où j'ai pissé contre un arbre. En essayant de retrouver Mission, on est passés devant une maison Rose&Turquoise :


puis devant une porte de garage R&T :


puis on a vu une autre maison :

et on a fini par manger le meilleur tacos du monde pour 2$ devant le métro de Mission (sans la bouffe mexicaine, l'Amérique serait totalement condamnée) et on a encore marché et marché et encore marché jusqu'à rentrer épuisés des pieds à l'AJ où on a passé la soirée à discuter avec un Allemand, deux Espagnoles, un Russe, deux Irlandais, un Grec, trois Chiliens, un Québécois, une Brézillienne, deux Suisses, un Galois, une Argentine et quatre Égyptiens qui avaient adoré Las Vegas.

La prochaine fois : GB&BT fuirons San Francisco et le camping de Woodward Regional Park ressemblera à la base nautique de Gennevilliers.

3 commentaires:

  1. au risque de me répéter, c'est un plaisir de te lire

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  2. On reste carrément sur sa fin... la suite! la suite !!!

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  3. un voyage littéraire très distrayant, au sens noble du terme! merci!
    et merci de m'avoir fait découvrir openjokes.com je veux creer le meme en francais!
    Ghislain

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