Ça faisait déjà une semaine que l'on avait atterri à San Diego en passant au-dessus du désert :
Le propriétaire qui allait rendre ce voyage possible en nous prêtant sa voiture (vide), le frère de Bonnita, Pierce Troccoli (4000 ans d'études), fait un post-doc à UCSD, l'université de San Diego, et il nous avait gentillemment accueilli juste à côté de la plage, dans son un vrai Dingbat comme ça :
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Comme tout le monde, on s'était tout de suite mis au jogging et au surf, influencé par le spectre du corps d'Arnold Schwarzenegger :
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On avait couru à travers la mince pellicule d'eau que les vagues brisées déposent le long des plages géantes ( où il est interdit de boire et de fumer ( Réponse Directe : organisation de fêtes sur l'eau ( la loi ne s'applique qu'au sable de la plage ( pas à l'eau de la plage)))), on avait fait 300 abdominaux, 200 pompes et 20 minutes d'étirements :
avant d'enfiler une combinaison moulante et noire et de se jeter au milieu de vagues grosses comme des gros tas de sable pour essayer de glisser, rien qu'une seconde, debout sur une planche en polystirène spécial débutant — en tout, j'ai du glisser dix secondes pour sept heures passé dans l'eau :
Puis, on avait roulé sur Nobel drive, dans le Parc aux Sciences de Torrey Pines, influencé par le spectre du cerveau de Bill Gates :
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On avait croisé un supercalculateur en panne dans UCSD :
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vu une bibliothèque vaisseau-spatial :
( invitation déclinée) et fini par boire des bières dans les bars débiles de Pacific Beach ( prononcer "pibi" pour PB) où l'on avait pensé : " les américains ressemblent vraiment à leurs séries télés qui leur ressemblent" en voyant des Kelly, des Tony et des Brandon se bourrer la gueule en mimant l'acte sexuel sur la musique que vous imaginez.
De retour dans notre dingbat, on avait entendu nos voisins-sous-pression s'engueuler ( " je suis toute seule " criait la femme qui voulait devenir œnologue pour ne pas rester serveuse toute sa vie ; " parfois c'est dur de vivre au paradis " répondait l'homme, manager-militaire, en partant chercher des ailes de poulets sur son skateboard étonnament souple). Et, après avoir vu des hommes-sandwich-mexicain-esclave debout sur le bord des routes secouant un panneau publicitaire pendant toute leur putain de journée, après avoir acheté de l'herbe médicale en utilisant les codes 11362.5(A) et 11362.7, 11362.765 (a)(b), 11362.77(a)(b)(f), après avoir vu des jardins en gazon artificiel ( " du pétrole en forme d'herbe ", dira quelque corps à un moment de la soirée) :
des arbres gros et nébuleux comme des champignons atomique :
des vélos bi-goût fraise et menthe :
le bureau du docteur Trent Habstritt :
enfin, un rayon de soleil ( j'y reviendrais) :
après s'être fait survolé douze fois par de bruyants militaires avions ( San Diego est la plus grosse base navale des E.U ( Pearl Harbor rapatriée & multipliée sur le continent)), après s'être fait coupé les cheveux dans un salon de coiffure mexicain :
#3 juillet
- " On va se baigner ? "
- "Ouais !".
À Solana beach, Nord San Diego, les vagues étaient toujours aussi puissantes et c'est comme une mer de mousse blanche au pied des falaises marron avec des cœurs dessiné jusque tout là-haut dans le ciel :
Ici encore, c'est riche comme la quatrième économie du monde. On a glandé-là jusqu'à ce que la marré vienne nous lécher les pieds (+ longue séance de bodyboard ) et on est remonté dans la voiture :
- " Oh ! C'est la One ! On m'a dit la One c'est cool..."
- " Vas-y la One jusqu'à San Francisco, non ? Tant pis pour la Baja California, les décapitations, les gangs de la drogue mexicain et les kidnapping de gens comme nous "
- " Vas-y la One ".
On roule jusqu'à Orange County (sur la route, on voit des cubes scintillants :
des palmiers maigrichons derrière de rouge gros tas de fleurs :
et des Taj Mahal vite-fait :
et on rentre dans les terres ( inlands) et on ne trouve pas de camping mais une zone de pick-nick où l'on commence un rapide dîner concombre & tomates pendant que la nuit tombe ( " on va dormir dans la voiture , fait chier" , j'ai dit, au milieu des pumas et des ours potentiels) et deux pick-up vert et blanc arrivent. On ne bouge pas. Ils arrivent vers nous et braquent Surpuissante Lampe sur mon visage qui s'approche et lâche son " Hello ! " spécial flic. Alors là, bien sûr : " Qu'est-ce que vous faîtes ?" et bien sûr : " Ben... on mange... ". Mais, tout à coup : " Pourquoi son pantalon était-il baissé?" d'un coup de menton vers Bonnita ( ce ranger porte fine moustache et semble vraiment gay avec tout ses gros muscles). Alors là : " Euh...son pantalon ? ... ! Ah non ! pas du tout ! ( rigolard)... je veux dire... on y a pensé ... mais on se faisait juste à manger ". Et le Ranger puritain nous indique un camping plus loin dans la montagne. Tente et feu dans la nuit, on dors là, à Casper's National Park.
# 4 juillet
Déguisé en gardien de parc, j'ai une moustache depuis Solana Beach :
On part chercher de l'essence de l'autre côté de la montagne dans une ville-lac-désert. Sur le chemin :
Merveille(s) montagnarde :
À la station service, un énorme visage de statue inca, crête et rouflaquettes, cheveux long et noirs, t-shirt noir, jean noir, baskets noires, chaussettes noires, écoute son hardcore noir à fond la caisse derrière sa caisse noire. On retraverse les montagnes en suivant un hell's angels égaré :
Et, pendant une heure et demi, on passe à travers quelque chose en se disant : " Ici, c'est paradigme-Leroy-Merlin :
Puis Pause Visite de petite Église ( une Mission), déguisé en serveur de pizza mexicain :
"Los Angeles c'est où exactement ?" Ici, c'est boites aux lettres et encore ces fleurs rouges :
Palmiers couleur-poubelles :
Trottoir Démerde-Toi :
Et Trottoir Tant-Pis pour-ta-gueule-de-piéton :
" Mais c'est déjà commencé Los Angles ? " On met la radio en apercevant un morceau de fête nationale :
On écoute Eye of the tiger et Do you think i'm sexy. À Crystal Cove (" Los Angles n'existe pas") on écoute If i was a rich girl ( lalalalalala) ; à Huntigton beach, More bounce to the ounce pendant le Sunday Old School Show. Pays du bling, jantes en argent, reflets du soleil partout sur les parchocs, les vitres, les carroseries ; tout luit, everything's fucking shinny-soleil ; fluo.
Short et lunettes fumées recouvrent le monde.
On croise beaucoup, beaucoup de sculptures en bronze de surfeurs surfant.
" Mais c'est quand L.A ?"
" chais pas "
" Mais c'est où là ? "
" ben... là , ça c'est Laguna Beach, téma les vagues de ouf :
et le stuc-saumon :
et le surfeur à vélo :
". Puis c'est Nick Drake en traversant Long Beach et la ville devient défoncée ( "L.A pour de vrai ?") et l'ocean est loin des gangsters chicanos qui roulent en Chrysler-custom des années 60 ; une odeur d'huile et de steak qui brule ; plein de motels merdiques et enfin des noirs sortent de terre ( " Compton ?" ) et un type seul attend le bus et des clochards suréquipés poussent des chariots de deux mètres; des magasin à l'abandon et je me surprend à trouver les piétons bizarres et inquiétants.
Puis après Crenshaw ( "murderland") un port énorme et des puits de pétrole ( " Y a des putains de puits de pétrole en plein de la ville ??? Mais c'est quoi ce bordel ??? :
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(T'as qu'à pas me croire, la raffinerie en pleine ville :
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Mais c'est où Los Angeles ??? " )) et Venice Beach aperçu en trombe, on arrive vers Redondo Beach et les blancs reviennent et les fleurs aussi, les arbres et les palmiers. Los Angeles c'est complétement mort pendant le 4 juillet, on a traversé ça vite-fait et voilà Malibu. C'est trop beau Malibu ( j'ai oublié de prendre des photos) mais on se dit que c'est pas à Malibu qu'on va trouver un camping. Alors, encore une fois, on file dans les montagnes. Dans les montagnes derrière Malibu, on croise un petit village planté dans les montagnes derrière Malibu. Un sale petit village privé tapis dans les collines, avec grilles tout autour du village et gardes armés devant l'entrée vidéo-surveillée. Une "communauté fermée " ( gated community). Une réserve de riche en vivant et en direct ( exactement comme Le parc talabot à Marseille ( Marseille se rêve Los Angeles depuis des plombes)) . Pseudo-italienne-enclave de planqués dans les montagnes, on te croise plein de mépris.
À la fin de la journée, alors qu'on cherchait un camping depuis une heure, au lieu de fêter le 4 juillet avec les autres, on a pris un Vétéran du Vietnam (V.V) en stop. V.V venait de se faire opérer de la hanche à Los Angeles. V.V rentrait en stop à San Francisco. V.V avait les cheveux long et blanc. Bronzé. " Je suis un fermier, je fais pousser de l'herbe au nord de la Californie" — " Je connais un camping " — " Je connais la Californie comme le dos de ma main " — " Ce smog qui rend toute la montagne jaune, ça n'existait pas quand je suis revenu du vietnam". Moi je trouve que ça ressemble à la brume de la jungle, le smog. V.V nous amène à Camarillo, sur un parking, et il rentre dans un bureau de l'American Legion pour retrouver un ami qui doit lui prêter de l'argent. On attend V.V en hésitant : soit on part avec lui dans un camping vers Oxnord Beach, soit on va dans un motel et on prend une douche. On tergiverse, on hésite, on dilemme, mais V.V ne revient pas. On l'attend encore un peu et puis on se casse vers Motel 6 à Newbury Park, la prochaine sortie sur l'autoroute.
Depuis le début, mon chauffeur ( je n'ai pas le permis) Bonnita Troccoli, parle anglais n'importe comment, veut voir des stars d'Hollywood et freine sur l'autoroute (comme d'habitude) dès que l'on aperçoit un parc d'attraction. Sur le parking du Motel, entre deux palmiers, elle réussit à capturer un peu du feu d'artifice national en regrettant de n'avoir pas eu le temps de trouver un petit bal populaire où l'on aurait pu danser avec les américains.
La prochaine fois : la rencontre avec Stewart, l'homme qui traverse l'Amérique à pied, des aigles, des putois qui sentent la skunk, et des nuages bloqués dans les montagnes de Big Sur.
vivement l'épisode n°2
RépondreSupprimerExcellent ce blog; Tres drole, un peu trash; : )
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